C'est comme ça que nous avons baptisé le SQUELETTE à fils fabriqué par ROGER DUPUICH dont nous parlions dans notre article précédent. En effet cette marionnette nous a fait penser à ce personnage de BON BAISERS DE PARTOUT créé par Pierre DAC qui ne faisait que passer mais qui accompagnait son apparition d'une musique d''outre-tombe .

Plus inquiétant qu'effrayant ce SQUELETTE est fait de bois, de métal et de "corde" peinte avec un "pastillage" en papier mâché pour le visage. La tête se détache du cou et la bouche est amovible. Il mesure 75 cm de haut et est mû par douze fils avec en plus un système ingénieux d'élastiques pour  la tête. La manipulation est aisée, facilitée par le poids des pieds et mains en métal.

Nous n'avions pas de squelette à fils dans la collection, juste une "Mort" à gaine du Punch et Judy et un squelette à tringle Tchèque .Comme quoi on trouve toujours des éléments qui comblent des lacunes dans la collection.

Dans quelques jours nous parlerons de l'autre marionnette à fils SURPRISE !!!!

Trouver des pièce rares devient très rare, pourtant grâce au flair, à l'oeil de lynx et au talent de notre pote Renaud ( Marionnettiste et chineur de premier plan ) deux pièces de qualité viennent de rejoindre ce vendredi les quelques 700 poupées que nous avons. Trouvées donc chez un antiquaire de la Foire de Chatou.

Il y a là deux marionnettes à gaine  ( un homme et une femme) de 60 cm à peu près, tête en bois ( résineux on pense) de 17 cm ,mains en chiffon ( sorte de rayonne pour chaussettes) habits (fatigués) en tissus simples . Cheveux en faux astrakan , yeux peints.

La gaine elle est curieuse car renforcée avec du carton mais, c'est là que l'on commence les interrogations. Le carton est un morceau de calendrier de bureau ( environ 30/20 ) de 1918,il est riveté sur la gaine qui est faite avec du drap de capote bleu-horizon. Sont-ce des poupées liées au spectacle amateurs de militaires ( comme on en a vu beaucoup pendant la guerre 14/18) ? D'autant plus,  que l'Habit de l'homme est fermé par des boutons réglementaires des artilleurs de cette époque, un reste de galon argent sur la manche droite est aussi un élément d'uniforme. On va montrer ça à un ami spécialiste de 14/18 qui nous éclairera.

Ces marionnettes sont taillées plutôt que sculptées avec un couteau et une scie . Grotesques et caricaturales elles auraient leur place dans une collection d'Art Brut.

Nous voilà donc avec une nouvelle recherche ( de quoi occuper le confinement décrété ces temps).

En attendant ce sont les marionnettes qui sont isolées pour un bon mois après Martine passera au nettoyage.

Ou comment trouver un emploi à des marionnettes dont on ne sait pas grand chose.

Ces deux personnages masculins sans doute pas sortis de la même troupe mais ayant vécu aux 19ème siècle sont pour nous une interrogation depuis qu'ils sont entrés dans la collection. Quelle était leur fonction ?  Pères Nobles, Notables, Bourgeois on ne sait pas .

Martine les a nettoyées et dépoussiérées c'est tout. Des marionnettes à fils et tringle probablement de troupe  foraine ou tout au moins ambulante, elles ont tout pour jouer  dans les drames que l'on donnait sur les tréteaux au temps béni de foires en ville et des spectacles donnée en "ville morte".*

Décrivons les un peu 70 cm de haut corps , membres tête en bois articulations aux genoux et aux bras ,attaches aux épaules et une attache à l'arrière  pour le salut ou les mouvements "baissés ou "assis".

La tringle est tenue par une sorte de clou cavalier au centre de la tête. L'une à les yeux de verre (la plus vielle) l'autre des yeux peints. Pas de mouvement de la bouche, les chaussures sont sculptées et de ce fait aide au poids pour le déplacement. Ces deux poupées n'avaient pas d'attelles et nous n'avons pas , pour l'instant recréé un ensecrètement . Les vêtements sont en tissus et broderie avec pour l'une une fraise en dentelle.

Le manque de temps a fait que nous avons reporté à dans une ou deux semaine la création houppelenade du PANTALEON. Une raison de plus de continuer à scruter ce blog pour pouvoir enfin le voir.

Comme il est encore temps Les Marionnettes, Martine et Alain vous souhaitent une bonne année 2020.

* On appelle "Ville Morte" une ville où l'on joue en dehors de foire, fête foraine ,ducasse, vogue etc...

Il s'appellent RENAUD,ALLARD,GUICHARD,RICHARD. Ils sont les fils du Duc AYMON ,vivent à la cour de Charlemagne et sont de vaillants Chevaliers. Au cours d'une partie d'échec RENAUD blesse mortellement Berthelet le neveu de Charlemagne. L' Empereur leur voue alors une haine tenace. Obligés de fuir sur leur cheval-fée BAYARD* ils sont poursuivis par l'Empereur. 

C'est toute cette épopée qui est racontée dans le spectacle de marionnettes . ( Liège entre autres ) .

Il n'est donc pas rare de trouver un ou plusieurs fils Aymon en marionnette ( la collection en compte quelques uns). Pour le cheval là c'est plus dur mais qui sait ça viendra....

Nous avons la chance d'avoir trouvé Le Duc Aymon et ses quatre Fils, belles marionnettes Liégeoises,sculptées fin  des années 70 par le grand JOSE MAQUET .**

Entièrement en bois pour le corps les jambes,les mains, la tête très bien sculptée, peintes avec soins habillées de riche façon ces  marionnettes mesurent: 90 cm pour le Duc et 85 cm pour les Fils.

Sur notre image les 4 Fils Aymon sont les marionnettes à gauche.

Un détail couleur locale dans le vieux quartier des bords de Loire à Orléans il y a une rue des 4 Fils Aymon .

* BAYARD est un cheval à 4 places

** Nous avons eu la chance de rencontrer et de voir jouer plusieurs fois José Maquet un vrai plaisir que cet homme.

Il arrive quelques fois que nous trouvions des objets étonnants, celui que nous montrons ici,est plus en rapport avec le théâtre d'acteurs que des marionnettes mais il met en scène POLICHINELLE, accompagné d'ARLEQUIN et de PIERROT. Cette scène pourrait très bien sortir d'une pièce de DURANTY . On peut aussi imaginer que le chat serait un vrai chat,comme on voit un vrai chien Toby dans les pièces de PUNCH et JUDY.

Passons , n'élucubrons pas trop et revenons à notre image. C'est une plaque en fonte de fer polychrome  datant du milieu 19ème . Elle mesure 40/25 cm . Les personnages au premier plan, comme le décor du fond , sont en demi ronde-bosse . 

On y voit les trois compères attirer dans un  guet-apens un chat noir ( on remarquera la batte de Polichinelle bien cachée derrière son dos). On devine la suite de l'histoire : La Mère Michel cherchera  longtemps son chat.

Traitée à la manière des images d’Épinal cette scène est typique de l'iconographie populaire de l'époque.

La plaque va rejoindre les "objets dérivés" dans la collection.